29/12/2012

Noël d'abondance : les pauvres sont-ils oubliés ?

 

Noël, pauvreté, misère,

Depuis quinze jours au moins, les chaînes de télévision nous présentent la fin de l'année 2012 comme un moment quasiment idyllique. Les images qui nous sont transmises soulignent en permanence une France riche qui dépense largement dans l'achat de cadeaux en tous genres, dans l'habillement, les parfums haut de gamme, ou encore dans les séjours coûteux à la montagne ou à l'étranger.

A Paris, boutiques et magasins de luxe seraient dévalisés à en croire les témoignages qui nous parviennent à chaque instant sur nos petits écrans. C'est clair, la France vit dans l'opulence et cette année, c'est encore mieux que l'année précédente … malgré la crise ! Autant dire que la récession semble utile à la vie économique ...

Alors, sommes-nous dans l'austérité ? Pas vraiment à partir de ce que l'on voit ! D'ailleurs, le gouvernement est le premier à le proclamer, et les médias ne se lassent pas de nous projeter des français heureux et dépensiers dont les soucis ne sont que … broutilles !

Pourtant, il y a au milieu de ces fastes, quelques problèmes de société. Mais quels problèmes importants ? Des chômeurs certes, des personnes en difficulté sociale, des seniors isolés et abandonnés, des familles qui n'ont plus de toit et qui vivent dans la misère. Mais cette catégorie de citoyens n'est-elle pas marginale ? On pourrait presque le croire !

Hier soir, au journal de France 2, un reportage nous emmenait dans une station de ski des Alpes qui fait le plein de vacanciers … et qui refuse du monde ! Le reportage est édifiant, mais reste banal puisque chaque jour les médias nous disent et nous redisent que l'argent coule à flot que ce soit dans le commerce de ville ou de montagne.

Conclusion : Les français sont de grands privilégiés par rapport à aux grecs, aux espagnols ou aux italiens. « La France pauvre çà n'existe pas ! Non, Monsieur, çà n'existe pas ou si peu ! » La preuve ? Ce sont les affluences record dans les grands magasins, les énormes bouchons de la circulation routière, les longues files d'attente dans les aéroports ou les queues interminables au pied des pistes des stations les plus huppées.

« - Pardon ? Vous avez dit que certaines personnes vivent dans la précarité ? … Mais, Monsieur, tout le monde en a conscience. D'ailleurs, le phénomène est-il nouveau ? Il y a des siècles que la misère existe, et elle existera toujours »

Oui, Noël refuse la misère. Noël tire un trait sur l'exclusion, sur la détresse, sur l'indigence. Noël rejette l'infortune, la laideur, le dénuement ou la déchéance. Noël écarte la douleur, le chagrin, la disgrâce. Noël repousse les drames de la solitude et de l'isolement.

Noël est devenu individualiste, voire égoïste. Le Noël païen a pris très largement le pas sur le Noël chrétien qui se veut logiquement un temps de paix, de solidarité et de partage. Mais, hélas, les choses sont autrement !

Ainsi, Noël est devenu une affaire typiquement commerciale, un vrai business de société.

C'est ce que déclarent aujourd'hui plus de 83 % des français, et c'est là où se situent les véritables problèmes liés au libéralisme, à la morale citoyenne, aux valeurs républicaines, et au final à l'inquiétant destin d'un peuple qui se détruit peu à peu.

Pierre-Alain Reynaud

Site internet : www.pierre-alain-reynaud.com

Mail : cafe.republicain@gmail.com  

 

06/09/2012

La République des pauvres

 

pauvreté, misère, république,

Les gouvernements passent, et repassent. Tantôt la droite, tantôt la gauche et vice versa, pour une politique stérile qui met toujours à l'index les plus faibles et les plus démunis.

Sarkozy était-il proche du peuple ? Bien évidemment, non ! Aujourd'hui, François Hollande veut-il changer la société pour un monde plus juste ? Certainement pas. L'ancien Premier Secrétaire du PS nourrissait depuis longtemps une ambition secrète : devenir le Chef de l'Etat. Et c'était la seule chose qui l'intéressait. Quelques-uns de ses proches le savaient ou l'avaient deviné, mais personne n'y croyait vraiment. D'autant plus que l'ombre de Dominique Strauss-Kahn planait depuis longtemps sur l'Elysée. Mais soudain, les immenses déboires de DSK réjouirent fortement le député de Corrèze qui ne cacha pas auprès de ses amis sa formidable joie du fait que son principal rival du PS venait lui-même de s'éliminer … à jamais !

Donc, le 6 mai 2012, François Hollande était élu Président de la République, et dans les chaumières, un petit espoir ranimait les cœurs gelés par une démocratie qui depuis longue date, ne faisait plus de sentiments avec le petit peuple de France.

« Je croyais que François Hollande allait changer nos vies » disait voici quelques jours encore un employé de magasin dont le salaire actuel ne dépasse guère le SMIC après 15 ans d'ancienneté. Cet exemple est l'un des milliers que l'on peut découvrir un peu partout dans le Pays, que ce soit dans les villes ou dans n'importe quel lieu des campagnes.

Evidemment, à chaque élection présidentielle, les illusions naissent chez ceux et celles qui espèrent en vain pouvoir terminer leur mois le 30 au lieu du 15 ou du 20. Mais au final, rien ne change, et la misère est toujours bien présente. Fini le temps des luttes ouvrières, fini le temps de l'Internationale et des 1er mai fleuris, fini le temps des lendemains ensoleillés !

A l'heure d'aujourd'hui, la sale vie broie des hommes et des femmes qui n'ont plus aucun moyen pour se défendre de l'enfer social. Pendant que des familles partagent un maigre repas autour d'une table, pendant que des enfants souffrent de la faim et du froid, pendant que des gens meurent dans le silence faute de soins médicaux, les grosses limousines ministérielles entrent et sortent sans cesse du Palais de l'Elysée sous les flashs des médias et sous les caméras de la télévision. Moins de 2 kms plus loin, à l'Assemblée Nationale, les députés profitent de leur côté, des richesses et des bienfaits que leur accorde l'Etat, tout en prenant soin de se préparer un avenir confortable sur le dos des contribuables, si un jour la politique les abandonne.

Qui défend les intérêts du peuple ? Parfois s'élèvent quelques voix sincères qui osent exposer la douleur de la misère humaine. Mais sont-elles entendues ? Jamais ou presque. Le généreux Abbé Pierre en avait fait la triste expérience.

Les actions véritables du pouvoir sont entièrement ailleurs. Au fil du temps, à droite comme à gauche, les ambitions restent les mêmes : argent, puissance et combines … alors que plus de 15 millions de français vivent dans la précarité.

Aujourd'hui, la démocratie est largement bafouée et la République est moribonde, même si les apparences mettent parfois en lumière (à des fins uniquement électorales), les libertés, la fraternité et la solidarité.

La République des peuples n'existe plus. Elle a laissé la place à une monarchie (de droite et de gauche) où le Président exerce les fonctions d'un roi … sans couronne. Une telle situation ne semble pas alarmer du tout une société dite « privilégiée » qui, faut-il le dire, bénéficie grassement des plus belles faveurs que lui accorde l'Etat. Ces bourgeois du 21 ème siècle votent UMP ou PS, considérant que ces deux partis sont les meilleurs pour préserver leurs intérêts particuliers.

La République des pauvres est bien présente. Et de jour en jour, de semaine en semaine, de mois en mois, et d'année en année, elle développe sans détour la paupérisation d'une population écrasée par la finance et le grand capitalisme.

Pierre-Alain Reynaud

Site internet : www.pierre-alain-reynaud.com

Mail : cafe.republicain@gmail.com