29/01/2015

La République des Lumières

Nous avons commencé la nouvelle année dans le drame et la tristesse. Nous ne pourrons jamais oublier ce 7 janvier qui fut l'une des journées les plus terribles que la France ait connue depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale : les principaux responsables du journal Charlie Hebdo, assassinés sur les lieux même de leur travail.

Deux jours plus tard, c'est l'horrible massacre du supermarché Casher proche de la Porte de Vincennes.

Nous avons tous été indignés, meurtris et révoltés face à ces tueries monstrueuses ; aussi, un immense mouvement national sous la bannière « JE SUIS CHARLIE » s'est formé rapidement et s'est manifesté partout en France. Quatre millions de personnes qui défilent sur le territoire, c'est du jamais vu !

La France a inhumé ses 17 victimes, dans un grand silence empreint de gravité et de dignité, mais sous une énorme colère qui se lit encore dans les yeux de tous nos concitoyens.

Aujourd'hui, la vie reprend, avec ses problèmes habituels, mais aussi avec de nouvelles incertitudes qui viennent grever nos esprits et ternir nos espérances.

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Le 1er janvier dernier, comme toujours à pareille époque, nous venions de commencer une nouvelle année, avec nos souhaits, nos projets et nos espoirs, malgré les inquiétudes qui pèsent sur notre économie et sur nos emplois.

Bien que le Président de la République ait tenté de faire preuve d'optimisme dans son allocution des vœux au soir du 31 décembre, nous avons compris que l'année 2015 sera très difficile, quand bien même il ne surviendrait pas de complications autres que celles que nous allions vivre quelques jours plus tard.

A l'heure actuelle, la France porte un nouveau et terrible fardeau : celui du terrorisme qui peut envahir tout le Pays, d'un jour à l'autre. Bien évidemment, pour éradiquer cette catastrophe, l'Etat doit y consacrer une grande partie de son temps mais aussi prévoir des moyens techniques et financiers importants, indispensables pour avancer dans les investigations et dans la lutte contre le djihadisme.

Cependant, un nouveau problème, si dangereux soit-il, n'efface pas les autres. Et même si les événements actuels ont fait qu'ils ont été mis provisoirement de côté, le chômage et les difficultés économiques de la France sont toujours bien présents et très pesants.

La crise est bien là et ne l'oublions pas ...

Souvenez-vous ! Elle a commencé en France dans le courant 2008, et voici donc bientôt sept années que les soucis se sont accumulés au fil du temps. A l'époque, le Président Sarkozy avait amassé un certain nombre d'erreurs qui ont été fatales à l'équilibre de la Nation. Si en 2012, les Français ont espéré une politique nouvelle avec François Hollande, le résultat s'est révélé négatif depuis son arrivée au pouvoir, et en toute objectivité, il faut admettre que le Chef de l'État a échoué sur la quasi totalité des réformes qui touchent l'économie et l'emploi.

Aussi, devant le laxisme et l'incompétence dont fait preuve le gouvernement, il est temps de réagir pour éviter le pire : Oui, malgré une apparence relativement sereine, la France est au bord de la faillite sur la même voie que celle de la Grèce, de l'Espagne, de l'Italie ou du Portugal. Oui, la France recule un peu plus chaque jour, jusqu'au moment où elle sera dans l'incapacité totale de se redresser, entraînant alors dans sa chute les classes moyennes, et notamment les salariés, les artisans, les commerçants, les PME, les agriculteurs ou encore les petits retraités.

Dans de telles perspectives, il n'est plus possible d'envisager pour 2017, un nouveau quinquennat dont l'horizon politique serait le même que celui d'aujourd'hui ; car, il ne faut pas se leurrer d'un changement qui tranformerait le fonctionnement du système politico-financier qui écrase le peuple de France. En fait, le paysage électoral risque d'être identique à celui de 2012 : au second tour des présidentielles, il y aura certainement un duel Hollande / Sarkozy avec toutes les conséquences qui résulteront de ce scrutin. Quant à ceux qui pensent que Marine le Pen pourrait être élue, je crois, très franchement, qu'ils se trompent (à cause du pacte républicain UMP/PS) et, de toute manière, son élection n'est pas à souhaiter pour l'avenir de notre Pays.

En 2017, nous refusons un nouveau 2012 !

Aussi, soucieux de donner à la France et aux Français, une chance réelle de changement, des citoyens et citoyennes venus de tous les horizons sociaux, ont décidé de créer au mois de septembre dernier, un mouvement national capable de promouvoir des idées et des actions reprenant les véritables valeurs de la démocratie et de la République.

Ce mouvement a pris le nom de COLLECTIF VOLTAIRE, pour faire référence au grand écrivain et philosophe qui a empreint le XVIIIème siècle et qui occupe encore à l'heure actuelle, une place très particulière dans la mémoire collective française et internationale.

En fait, Voltaire est la figure emblématique de la philosophie des Lumières dont le but était de dépasser l'obscurantisme de l'époque, de développer les connaissances, d'encourager la science, de s'opposer à l'intolérance et aux abus des Églises et des États en Europe.

La philosophie des Lumières prit naissance en 1715 et se termina en 1789 au moment de la Révolution française. Ainsi, elle a marqué une époque extraordinaire où l'esprit de liberté et de justice s'est affranchi pour le bonheur des peuples, affichant à jamais la période dite « Siècle des Lumières » dont on fêtera cette année le 300 ème anniversaire.

Personnellement j'appartiens désormais auCOLLECTIF VOLTAIRE dont je partage les idéologies et les projets, avec tous les autres membres actuels, issus pour la plupart de la société civile, employés, chefs d'entreprises, intellectuels, écrivains, artistes, mais aussi militants de partis et élus politiques qui retrouvent dans le collectif leurs idéaux et leurs aspirations.

S'inspirant de la philosophie des Lumières, leCOLLECTIF VOLTAIRE, soucieux de liberté etde justice, veut rompre définitivement avec les privilèges, c'est-à-dire forcer les pouvoirs publics à supprimer TOTALEMENT les larges prérogatives accordées notamment aux grands dirigeants d'entreprises privées ou publiques, comme aussi, les passe-droits profitant à certaines catégories professionnelles.

De même, le COLLECTIF VOLTAIRE veut réinstaurer l'égalitéentre tous les citoyens que ce soit sur le plan fiscal ou dans l'échelle des salaires (notamment l'uniformité entre hommes et femmes), ou que ce soit également dans l'accès aux universités et aux grandes écoles.

Côté emploi, le COLLECTIF VOLTAIREdétient plusieurs projets de réformes précises qui permettront, s'ils sont appliqués, de créer près 800.000 postes dans le secteur privé d'ici décembre 2017, à condition toutefois, que ces projets voient le jour avant le mois d'octobre 2015.

En matière économique, le COLLECTIF VOLTAIREpropose aussi une nouvelle manière de favoriser la création d'entreprises en mettant en place un « pilotage » d'entrepreneurs, un système performant qui devrait éviter 80 % des échecs constatés sur de jeunes structures ayant moins de cinq ans d'existence.

Enfin, le COLLECTIF VOLTAIREsuggère de réformer en profondeur les institutions républicaines : la condition du chef de l'État, le pouvoir du Parlement, l'autorité des administrations régionales et locales, ou encore, l'indépendance de la Justice dont le statut serait modifié pour mieux servir l'ensemble des citoyens.

C'est pourquoi, le moment est venu de tirer un trait sur le passé douloureux que nous avons subi et que nous subirons encore longtemps, si l'énergie de chacun n'est pas au rendez-vous du grand changement.

Si aujourd'hui, la France est plongée dans le marasme et le chaos, elle possède toujours des atouts majeurs qui pourront être exploités, si tous les citoyens, ont la volonté et le courage de changer les horizons maussades qui entourent le Pays depuis de longues années.

Et ici, je m'adresse maintenant à tous ceux et celles qui liront le présent message : faîtes le lire à vos amis, à vos parents, à vos proches et portez la bonne parole autour de vous afin que la Nation renaissance de sa torpeur et de sa chute.

Dimanche 11 janvier, la France s'est rassemblée pous défendre les valeurs de la République contre le terrorisme.

Aujourd'hui, La France doit se rassembler à nouveau, cette fois pour défendre l'emploi et l'économie du Pays.

Rassemblons-nous tous et formons ensemble de petits comités locaux qui, réunis au niveau national, permettront de mobiliser une majorité d'hommes et de femmes militant pour la France de l'espérance. Déjà, à l'heure actuelle, les fédérations locales commencent à naître, et le COLLECTIF VOLTAIREest heureux de constater que des citoyens répondent à l'appel.

Par ailleurs, leCOLLECTIF VOLTAIREa mis en place un site internet public pour comprendre, discuter, échanger et bâtir un grand projet national.

Sans aucun engagement, tout citoyen peut porter la discussion sur le forum, et même créer son propre blog pour y publier ses idées, ses envies et ses aspirations.

Vous l'avez donc compris : la France doit changer son visage politique, restructurer son économie et construire une société plus humaine et plus égalitaire.

La Nation ne doit plus être gouvernée par une monarchie républicaine, du reste très proche d'un pouvoir oligarchique dont les dirigeants sont étroitement liés au grand patronat.

La Nation doit retrouver son régime parlementaire où ses représentants décident eux-mêmes de l'avenir du Pays.

Dans ce contexte, le COLLECTIF VOLTAIREse donne pour mission d'être un mouvement de changement dans le panorama politique français. Il espère pouvoir s'imposer par sa doctrine, ses principes et son savoir, afin de rendre au peuple français le pouvoir qui lui a été confisqué antérieurement.

Dès lors, la République des Lumières est en marche pour le bien de l'humanité et pour l'avenir des futures générations.

Inutile de dire que le COLLECTIF VOLTAIREcompte sur tous les citoyens pour faire aboutir ses grands projets de société : Ce n'est qu'ensemble, par la résolution de tous, que la France retrouvera un jour sa grandeur et sa puissance.

En attendant, je profite ici de cet article pour souhaiter une bonne et heureuse année à tous les lecteurs et lectrices de ce blog, ainsi qu'à leur famille, à leurs collègues de travail et à leurs amis.

Pierre Reynaud

 

Co-fondateur et membre duCOLLECTIF VOLTAIRE

19/11/2014

7 mai 2017 : Marine Le Pen entre à l'Elysée.

Normalement, le second tour des élections présidentielles de 2017 devrait avoir lieu le dimanche 7 mai 2017. Mais pour l'instant, la date n'est pas encore officielle.

Pour ceux et celles qui souhaitent le changement, ils ne seront certainement pas déçus. 2017 sera l'année de toutes les surprises, peut-être de quelques bonheurs, mais aussi de mauvaises annonces si la situation économique ne s'arrangera.

Bien entendu, l'arrivée à l'Elysée de la présidente du Front National ne pourra se concrétiser, que si François Hollande persiste et signe dans la politique qu'il conduit depuis son élection en 2012.

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Et dans ce cas très particulier, une surprise sera de taille : celle de la victoire du Front National dont la consécration finale pourrait bien être l'arrivée de Marine le Pen à la présidence de la République. Les militants et les sympathisants du FN y croient et même, à l'heure d'aujourd'hui, ils en sont persuadés. Quant aux autres citoyens, à droite ou à gauche, comme dans la grande masse des sans-opinions à l'heure actuelle, ils observent, commentent, s'étonnent, ne cachent pas leurs craintes et leurs angoisses face à la montée en puissance du Parti fondé voici 42 ans par Jean-Marie le Pen. Il faut dire que le petit mouvement politique qui a vu le jour le 5 octobre 1972, a fait un long chemin depuis, avec des hauts et des bas, mais dans une ligne politique souvent critiquée, mais toujours égale à elle-même. Il faut dire aussi qu'il est très rare qu'un parti de petite envergure aille aussi loin : dans la plupart des cas, au bout de quelques années, sa survie est très faible et, quand bien même il parvient à traverser le temps, son impact sur les citoyens reste extrêmement fragile.

Alors, revenons au 7 mai 2017 (si cette date des élections est confirmée) et examinons ce qu'il risque de se passer.

Malgré les protestations de plus en plus nombreuses contre le président Hollande et les demandes répétées de sa démission, le chef de l'Etat s'accroche au pouvoir. Il compte bien aller jusqu'à la fin de son mandat, contre vents et marées certes, et sauf une révolution populaire qui l'y contraindrait, il est clair qu'il ne démissionnera pas. N'ayant pas l'intention de changer sa ligne politique, la fin de la présidence risque de plonger la France dans un véritable chaos, avec toutes les conséquences qui en résulteront.

En 2017, les citoyens dans une grande majorité, vont exclure la gauche du pouvoir. Mais, pour autant, ils n'auront guère envie de le confier à l'UMP, que ce soit à Nicolas Sarkozy, François Fillon ou Alain Juppé, même si ce dernier reste le plus populaires des trois candidats potentiels.

C'est alors que par pure conviction, volonté de changement ou simplement par dépit, qu'un grand nombre d'électeurs va se tourner vers Marine le Pen qui, à l'heure d'aujourd'hui, n'attend que cette opportunité, pour couronner sa carrière politique.

Ainsi, le Front National va pouvoir s'imposer largement, mais hélas avec un énorme bémol non négligeable, celui qui lie fortement ce parti à l'extrême droite.

La France va basculer alors dans l'inconnu, et peut-être dans le chaos le plus douloureux, attisant les luttes d'une part, entre les idéologies politiques ou religieuses et d'autre part entre les nombreuses communautés présentes aujourd'hui sur le sol français ; car, il ne faut oublier que notre Pays n'est plus la « république une et indivisible » conçue par nos aînés, mais un nation où fleurit largement le communautarisme.

Elue présidente de la France, Marine le Pen ne changera en rien le paysage de la France, que ce soit à l'échelon économique ou social. Et même, si elle est animée par un volonté de changement qu'elle prétend incarner, elle n'y parviendra pas du fait qu'elle sera contestée à la fois par toute la gauche et par la droite traditionnelle.

Au final, le vote en faveur du Front National est purement idéologique. Il ne conduira nulle part, si ce n'est au désordre et peut-être même au cataclysme politique.

La seule solution actuelle serait la démission amiable de François Hollande, avec la nomination d'un gouvernement provisoire possédant les pleins pouvoirs de la même manière que le général de Gaulle les obtint du Parlement, quand il arriva au gouvernement en 1958.

Ce gouvernement permettrait d'assainir les institutions, avec pour projet la mise en place d'une nouvelle constitution par une Assemblée constituante.

Par contre, si le président Hollande ne démissionne pas, il reste deux alternatives : sa destitution par le Parlement, ou dans le cas extrême, un départ forcé du chef de l'Etat par la voie populaire.

Alors, pourquoi ne pas épurer dès maintenant un système politique désuet et corrompu ?

Cela éviterait à la France et aux Français de perdre encore deux ans et demi avant les prochaines élections présidentielles, d'autant plus que ces élections n'apporteront aucun amélioration à la situation de notre Pays, quel que soit le candidat élu, y compris évidemment Madame Le Pen.

Il m'arrive parfois d'imaginer que les citoyens de France se réveillent et, comme individus responsables, prennent une fois pour toutes leur destinée en mains, au lieu de le confier à n'importe qui. Mais dans les faits, mon rêve reste utopique, les Français n'ayant pas la volonté de faire changer le cours des choses, préférant la facilité à l'effort ou au combat. Cette attitude n'est pas nouvelle : elle dure depuis plusieurs décennies et s'est amplifiée avec le temps. Et sans aucun doute, c'est la raison pour laquelle la France est tombée si bas.

Marine le Pen, élue présidente de la République ? Ce serait du jamais vu, compte tenu qu'elle serait la première femme française à devenir chef de l'Etat.

Certains seront tentés de voter pour elle et il est à penser qu'ils seront très nombreux. En évidence, c'est un pari risqué, comme la majorité des défis, surtout quand la candidate donne l'impression de vouloir piloter à vue. Mais le changement politique a toujours fait rêver les Français, ce qui est très bon pour leur moral.

C'est ainsi que Giscard d'Estaing, puis Mitterrand, comme Chirac et Sarkozy ont enflammé les électeur quand ils furent élus pour la première fois. En 2012, ce fut le tour de François Hollande qui déchaîna les passions. Et toujours à l'arrivée, la même déception pour les électeurs. Marine Le Pen l'a compris ; et à sour tour, elle profite des ardeurs populaires dont elle profite, un enthousiame qui la conduira au pouvoir suprême, ce qui est au final pour elle, la seule chose qui compte.

Le temps s'écoule. Les pauvres restent pauvres. Les riches restent riches. Et les ambitieux sont toujours ambitieux. Les électeurs espèrent. Et le rêve passe ...

Pierre Reynaud

Essayiste-historien – Auteur de Révoltez-vous !

09/11/2014

La destitution du président de la République : un acte possible aujourd'hui ?

Nouveau dans la démocratie et cependant, le sujet reste assez discret : la destitution du président de la République. Le Sénat vient de voter le projet de loi visant à mettre en place le processus de destitution du président en cas de « manquements graves ».

Pourtant, ce texte n'est en lui-même pas très récent, puisqu'il avait été voté déjà par l'Assemblée nationale en 2012 ...

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Effectivement, les sénateurs ont adopté d'une manière définitive le texte de loi qui prévoit la destitution possible du chef de l'État par le Parlement (Assemblée nationale et Sénat) réuni en Haute Cour, en cas de « manquement à ses devoirs manifestement incompatible avec l'exercice de son mandat ». Il faut noter ici que le projet de loi remontant à la réforme constitutionnelle de 2007 n'avait pas été encore mis en place ; cependant, en janvier 2012, sous le mandat du président Sarkozy, l'Assemblée nationale de l'époque l'avait adopté dans les mêmes termes, à une confortable majorité.

Pareillement, le projet de loi en question vient d'être voté au Sénat avec 324 voix pour et seulement 18 voix contre, ces dernières représentées par les 18 sénateurs communistes qui désapprouvent à l'unanimité une condamnation du président de la République pour des actes liés à sa fonction. Avant sa promulgation, ce projet de loi sera examiné par le Conseil constitutionnel qui appréciera sur le bien fondé des textes qui s'y réfèrent.

Dans la réalité, que permettra cette loi ? Si le président est accusé de « manquement à ses devoirs » visiblement « incompatible avec l'exercice de son mandat », il pourra faire l'objet de poursuites entraînant une procédure de destitution. Pour cela, il faudra que l'une des deux chambres du Parlement adopte à la majorité des deux tiers une proposition de réunion de la Haute Cour. Et si cette proposition est réalisée, elle sera alors communiquée à l'autre chambre qui devra alors, très rapidement, la mettre à l'ordre du jour.

A ce moment-là, il existe deux possibilités : la première, c'est le rejet de la proposition avec évidemment, la fin de la procédure. La seconde, c'est la validation de la proposition par les deux chambres. Dans cette dernière condition, la Haute Cour peut se réunir ; les députés et sénateurs sont alors représentés par une commission présidée par le président de l'Assemblée nationale.

Quant au président de la république mis en cause, il pourra lui-même être présent ou se faire représenter dans le cadre d'une audition ; sachant qu'il bénéficie d'un droit de participation aux débats conduits par la Haute Cour.

A la fin de toutes les discussions qui auront animé l'enquête, cette même Haute Cour disposera d'un mois pour décider du bien fondé de la proposition, soit en prononçant la destitution du chef de l'État, soit en clôturant le dossier sans suite. A noter, à titre de précision, que la commission doit approuver par un vote à bulletins secrets, la destitution du président de la République, et ce, à une majorité des deux tiers.

Suite à cette nouvelle disposition de la loi portant à modifier le statut pénal du chef de l'État, nous ne pouvons qu'approuver cette mesure en tant que citoyens responsables : pouvoir condamner le président de la République et le destituer, s'il est coupable d'un « manquement à ses devoirs », c'est une bonne résolution dans le cadre d'une démocratie exemplaire.

Mais, dans les faits réels, les choses seront bien autrement. En fait, c'est une loi de plus qui vient « embourber » les institutions, et chaque politique sait pertinemment, que cette loi ne servira jamais.

Nos députés et nos sénateurs, de droite ou de gauche, appliquent volontiers l'art de la démagogie. A dire vrai, ils « enfument » le peuple, histoire de lui faire plaisir et surtout, pour éviter qu'un jour ou l'autre, il se soulève. Le citoyen lambda qui croule sous les impôts, qui est contraint de payer l'amende d'un stationnement dépassé, qui vit sous l'empire de l'injustice, est presque heureux quand il pense que le plus important personnage de l'État peut être poursuivi, lui aussi, comme n'importe qui, c'est-à-dire comme le dernier des « sans-grades ».

Mais au final, tout ce beau monde de la politique se protège largement de toutes les menaces de la Justice, avec de tels remparts qu'ils sont quasiment « INTOUCHABLES ».

Ainsi, toutes les affaires qui touchent l'UMP comme le Parti socialiste, verront-elles un jour les condamnations des principaux protagonistes ? Pour ma part, je ne le pense. Peut-être seulement quelques boucs émissaires écoperont de quelques peines de prison avec sursis (n'oublions surtout pas le mot sursis) ou de quelques amendes qu'ils ne paieront pas.

Alors, ne rêvons pas ! Dans le système républicain que nous vivons, il n'y aura aucun changement dans la justice touchant la classe politique. Tout est factice et restera factice.

D'un côté, le citoyen sera toujours sanctionné quand il commettra la moindre faute. De l'autre, le politique sera toujours blanchi, même s'il participe à des escroqueries de haut niveau.

Hélas, c'est le triste constat de notre Cinquième République, une république qui n'a plus rien à voir avec la démocratie. En fait, c'est une république qui pourrit de l'intérieur…

Seule, la révolution pourrait être capable d'assainir une nation où la corruption domine désormais en tous lieux. Mais personne ne souhaite la révolution et c'est pour cette raison que la France continue sa lente descente aux enfers.

Pierre Reynaud

Essayiste-historien – Auteur de Révoltez-vous !

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